Et si un des grands gagnants des Jeux Olympiques 2024 était le réemploi ?
Le comité d’organisation de Paris 2024 a publié un rapport complet sur ses engagements en termes de réemploi, et c’est une première pour une telle organisation.
Opération de communication ou vrai engagement de la part de Paris 2024 ?
Le réemploi fait évidemment partie de l’ADN de Donnons, et en cette belle période de festivités, on ne peut que se réjouir de l’importance croissante du réemploi dans un secteur aussi crucial que celui du sport.
Dans cet article, on essaie de vous faire découvrir comment le réemploi s’invite progressivement sur le terrain et comment celui-ci impacte le monde du sport ! De quoi parle-t-on précisément ? Quels sont les acteurs ? A l’occasion des JO 2024, faisons ensemble un petit tour d’horizon de l’existant et des actions à venir.
D’abord, pourquoi réemployer dans le monde du sport ?
Il faut qu’on se le dise, la pratique du sport n’est pas sans impact sur l’environnement : infrastructures, mobilités, équipements sportifs délaissés.
Et c’est encore pire pour les grands événements sportifs internationaux. Par exemple, les JO de Rio en 2016 ont généré 3,6 millions de tonnes de CO2 en partie à cause de la construction de nouvelles infrastructures qui nécessitent une quantité énorme de matériaux énergivores comme l’acier ou le béton.
Du côté des équipements sportifs ? Ce n’est pas mieux ! On en jette environ 100 000 tonnes chaque année. Accrochez vous, c’est environ 10 fois le poids de la Dame de Fer (et promis, on exagère pas !). En plus de cela, les textiles dits techniques (matières imperméables, anti-transpiration, élastiques, etc.) relâchent des microparticules plastiques dans les océans après chaque lavage en machine. De manière générale, on estime que 500 000 tonnes de ces petits déchets flottent à la dérive chaque année ; de quoi fabriquer 50 milliards de bouteilles plastiques…
Et même avant de s’en débarrasser, les équipements sportifs ont un impact sur l’environnement ! La raquette de Serena Williams ? C’est 21,7 kg de CO2 émis. Et les chaussures d’Usain Bolt ? 20,1 kg de CO2 ! Bref, vous l’aurez compris, la production est aussi à prendre en compte lorsqu’on parle d’émissions de gaz à effet de serre dans le domaine sportif.
Comment le réemploi gagne-t-il du terrain dans le domaine sportif ?
Tout doucement, le réemploi fait son nid dans le milieu ; et les différents acteurs sportifs (associations, clubs, fédérations…) s’y intéressent de plus en plus !
Pour preuve, en 2017, le Ministère des Sports et l’association WWF ont publié la Charte des 15 engagements écoresponsables pour les organisateurs d’évènements sportifs. Cette charte définit des objectifs clairs afin de limiter l’impact environnemental, social et économique de chaque événement sportif de manière durable. Aujourd’hui, plus de 80 signataires (fédérations, ligues, clubs…) se sont jetés dans le grand bain du réemploi en signant cette charte et en promettant de respecter des objectifs clairs comme la réduction des déchets dans le domaine sportif.
Aujourd’hui, votre ancienne raquette, votre ancien ballon ou vos anciennes chaussures ont plus de chance d’être réemployés grâce au défi “Rien de Neuf”. Il a rassemblé de nombreux professionnels du sport en favorisant la location de matériel, la revente d’objets d’occasion, la mutualisation et le partage de matériel, et d’autres manières toutes aussi ingénieuses les unes que les autres afin de réduire la production et l’achat de nouveaux équipements sportifs.
L’esprit du sport est présent un peu partout en cette période de Jeux, et le réemploi est aussi mis à l’honneur ! Par exemple, 95% des infrastructures des JO Paris 2024 sont déjà existantes ou sont des sites temporaires construits à l’aide des matériaux issus du réemploi. Et ça va plus loin que les matériaux de construction ! Tribunes, comptoirs de restauration, et même équipements des sportifs ; les objets utilisés pendant les Jeux ont pour vocation à être réutilisés en plus d’être issus du réemploi.
Cool ! Mais réemployer à mon échelle, c’est trop compliqué, non ?
Pas du tout, c’est même très simple ! Même si on vous a beaucoup parlé des professionnels du sport, réemployer est à la portée de chacun. On vous explique comment.
Qui dit réemployer ses équipements dit… réflexion personnelle (promis, on ne vous demande pas d’incarner Socrate). Matchez la fréquence de votre pratique sportive avec vos achats : si vous mettez des paniers une fois par semaine, il n’est peut être pas nécessaire d’avoir plus d’un ballon de basket.
Alors on le sait, c’est très tentant d’acheter un équipement neuf et high-tech en espérant améliorer ses performances du jour au lendemain ; mais avez vous vraiment besoin de ces chaussettes antidérapantes pour votre entraînement de tennis, surtout si vous possédez déjà les magnifiques chaussettes offertes par votre grand-mère ?
Pour éviter le suréquipement, vous pouvez faire appel à la réparation, le partage ou encore la location de vos équipements. Ces derniers temps, la seconde main est en vogue dans le monde du sport, et plusieurs associations comme Lezprit Réquipe ou La Recyclerie Sportive se spécialisent dans le réemploi sportif. Toutes ces alternatives vous permettent de limiter votre impact environnemental tout en faisant du bien à votre porte monnaie !
Et si vos jours sportifs sont derrière vous, vous pouvez réemployer les équipements sportifs que vous n’utilisez plus en les donnant sur Donnons.org ! Simple et rapide d’utilisation, l’appli vous permet de faire un geste solidaire et écologique en 2mn top chrono ! Vous pouvez aussi identifier tous les acteurs du réemploi autour de chez vous qui pourraient reprendre vos anciens équipements grâce à la plateforme Circular City.
On espère que cet article vous aura permis d’en savoir un peu plus sur la place du réemploi dans le sport. Si vous aussi, vous avez envie de contribuer à cette super initiative, vous pouvez jeter un oeil aux articles de sport disponibles sur Donnons.org, tous issus de la seconde main ET gratuits !